Politiquement incorrect

Le chavisme vu de l’intérieur

Les élections approchent. Je ne parle pas ici des élections étatsuniennes de ce 4 novembre (qui, à juste titre, passionnent les foules), mais des élections vénézuéliennes du 23 novembre, dont l’enjeu national est également important.

Ce jour-là, il s’agira d’élire les gouverneurs des 23 états et les maires des 335 municipalités du Venezuela. En d’autres termes de renouveler des centaines de postes de décision régionaux et locaux. À une année de la défaite de Chávez lors du référendum sur la réforme de la constitution -qui a montré que le chavisme n’était pas imbattable-, ce sera une bonne occasion de faire le point sur les forces en présence. Et de mesurer, en particulier, l’état de santé du proceso, du chavisme, de la révolution (comme vous voulez l’appeler) un an après sa première défaite électorale. Essoufflement? Récupération? Déception? Renforcement? Allez-y voir clair dans cette grande boîte de Pandore qu’est le Venezuela.

Telenovelas ou analyse?

Durant l’année écoulée, ceux et celles qui suivent d’un peu plus près l’actualité vénézuélienne dans la grande presse auront été abreuvés d’histoires de scandales (la malette d’Antonini Wilson), de révélations exclusives (l’ordinateur de Raúl Reyes) et autres joyeusetés du genre. Tout cela tient plus de la telenovela que de l’analyse. Parce que de l’analyse, que dalle! La portion congrue! Et dans notre belle langue française, encore moins…

Vous voulez un bon résumé et une bonne analyse du Venezuela de 2008 ? Lisez donc ce long mais complet article de Romain Migus, intitulé Les élections du 23 novembre au Venezuela : conclusion électorale d’une année déterminante.

Vous me direz : c’est biaisé, c’est chaviste, c’est militant. Oui, vous avez raison, mille fois raison. Mais un tel texte offre un éclairage du processus socio-politique vénézuélien vu de l’intérieur : il s’inscrit dans quelle logique, le mouvement chaviste? Quels sont ses doutes, ses problèmes, ses interrogations, ses erreurs, ses luttes internes? Cet éclairage-là, vous ne risquez pas de le trouver de sitôt dans les médias traditionnels. Pourtant, le chavisme représente incontestablement plus de la moitié des forces sociales au Venezuela. Alors?

Postmodernisme ambiant

Si vous croyez encore, un tant soit peu, en la possibilité du changement social dans ce monde sens dessus-dessous, si vous avez encore un mince espoir, aussi faible soit-il, dans la capacité du politique, c’est cela aussi qu’il faut lire, et pas seulement suivre aveuglément Le Monde, Libé, Le Point, L’Express, le New York Times, CNN, Yahoo, Google News et les grandes agences d’information de ce monde. Histoire de ne pas se cantonner dans l’événementiel (non dépourvu, soit dit en passant d’arrières-pensées peu avouables). Histoire de ne pas tomber dans l’anodin et le superficiel. Histoire aussi de ne pas succomber in fine au postmodernisme ambiant, qui en arrive à faire des fesses (pour ne prendre qu’un exemple) un élément de vie aussi important que la lutte contre les mille injustices de ce monde.

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