
Pas vénézuélienne pour un sou, mais en petite culotte jaune !
Les douze coups du premier jour de l’an viennent de sonner ! Je mets ma main au feu que 80 % des Vénézuéliennes portent en ce moment exact une petite culotte jaune ! Cela porte chance pour l’année nouvelle, assurent-elles. À la condition, toutefois, de s’être fait offrir la culotte en question (et, ajoutent certaines, de la mettre à l’envers). Généralement donc, on se fait le cadeau entre amies, histoire de s’assurer que le précieux objet fera partie de la toilette du 31 décembre. Et si vous ajoutez un soutien-gorge rouge, l’amour sera plus que certainement au rendez-vous, continuent les plus fondamentalistes. Une très belle affaire pour les commerçants du jour…
Bizarrement, je n’ai pu trouver d’illustration convenable de cette petite culotte jaune chère aux vénézuéliennes. Pas la moindre trace photographique de la chose, comme s’il s’agissait d’une manifestation tenant du domaine le plus privé. À l’heure où tout le monde s’affiche joyeusement sur Facebook, cela est d’autant plus étonnant. J’ai donc dû me résigner à illustrer ce billet avec la photo d’une non-vénézuélienne, la jolie Karolina Kurkova –qui, faut-il le dire, ne dépare en rien l’esthétique de la page !
Origine inconnue
Pire encore : j’ai eu beau googler et binger, je n’ai pu trouver l’origine de ce curieux rite de nouvelle année. J’en ai trouvé des traces dans la Colombie voisine, au Mexique et jusqu’au Chili, ce qui semblerait vouloir dire qu’une grande partie de l’Amérique latine pratique cette tradition. Mais d’où vient ce rite de la petite culotte jaune ? Mystère ! Personne ne donne d’explication un tant soi peu rationnelle du phénomène. Et pour cause : c’est qu’on se trouve ici dans le parfait irrationnel. On touche du doigt le réalisme magique qui fait la beauté de ces pays.
En effet, la petite culotte jaune n’est qu’un échantillon de ces rites païens du passage à l’an nouveau. En voici quelques autres : lorsque les douze coups de minuit résonnent le 1er janvier, ayez dans la main droite un dollar (ou un euro, c’est selon, car the times they are a-changing) pour vous assurer la richesse. Vous voulez voyager ? Sortez de chez vous avec une valise pleine de vêtements. Vous désirez l’abondance dans votre foyer ? Deux possibilités se présentent à vous : placez un épi de blé sur la table ou préparez un potage de lentilles, ou faites les deux, pour plus de sûreté. Vous avez des désirs secrets ? À chacun des douze coups de minuit, avalez un raisin en faisant un vœu (là, il convient d’être vif et de bien préparer ses souhaits). L’origine de ce dernier rite, par contre, semble connue : au cours des années vingt du siècle dernier, des producteurs de raisin catalans en auraient lancé la mode, histoire de se défaire d’un excédent de production…
Panacée
Bref, il existe toute une une panacée de rites et superstitions qui vous assureront un heureux passage à l’an nouveau. Mieux qu’une analyse freudienne, cela explique bien de quoi est fait le subconscient vénézuélien –et latino-américain en général. La magie y joue un rôle essentiel, qui touche à l’existence même : elle permet, d’une part, de se jouer du temps qui passe et, d’autre part, d’affronter en les surpassant les duretés de la vie. Bien utile, vous en conviendrez…
En un mot, on nous dit : vivons magiques, vivons heureux. À vous d’essayer.
J’aime bien ce tour du monde des traditions pour le passage à la nouvelle année. Au Portugual il paraît qu’il jette un chaussure en l’air pour d’assurer une année heureuse. Si tu trouves, je serai quand même aussi contente de connaître le mystère de la culotte jaune. J’inclus un lien vers ton blog du sujet que je fais sur les nouvel an au travail. Au plaisir de te lire 🙂
C’est exactement pareil au Pérou. Ma copine péruvienne m’achète ma petite culotte jaune. On achète du raisin et dans la rue pleins de marchands vendent des fausses monnaies et faux billets. Sinon sur Ayacucho on a aussi le mais sur la table.
J’ai adoré cet article 🙂
Même avec presque 10 ans vivant en France, je continue à porter mon bikini jaune le jour du reveillon, c’est l’incourtournable.
Je ne sais pas d’où ça vient, en tout cas c’est ma grand mère qui me l’a transmis, même à 90 ans, elle le portait 🙂
ça nous apporte la bonne chance pour le nouvel an
Au plaisir de te lire
María, merci de me lire. Très beau ton blog : il semblerait bien que la petite culotte jaune t’a porté chance jusqu’ici… Continue !
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