La cinquième séance du séminaire annuel 2012-2013 du Groupe de recherches interdisciplinaire sur le Venezuela (GEIVEN) aura lieu le vendredi 12 avril 2013, de 18h à 20h, à l’Institut des Amériques (Salon des Amériques), 175 rue du Chevaleret (8ème étage), 75013 Paris.
La séance portera sur le thème :
« Le conflit par les mots : analyse du discours des médias. Traitement médiatique des événements d’avril 2002 »
Cette contribution sera présentée par Églantine Samouth, docteure en espagnol et sciences du langage, ATER au département d’études hispaniques de l’Université de Nantes et membre associée au CEDITEC (Université Paris-Est Créteil).
En guise d’introduction, voici comment Églantine Samouth présente son intervention :
En avril 2002, Hugo Chávez est éloigné du pouvoir pendant environ quarante-huit heures et remplacé par un président provisoire, Pedro Carmona Estanga, qui dissout l’ensemble des pouvoirs publics. Malgré sa brièveté, cet épisode a marqué l’histoire du Venezuela et témoigne de façon paroxystique des antagonismes sociaux et politiques que connaît ce pays. Dans le cadre de ce séminaire consacré aux différentes approches disciplinaires sur le terrain vénézuélien, je présenterai l’approche théorique et méthodologique ainsi que les principaux résultats de mon travail de doctorat, qui vise à analyser la construction discursive de ces événements dans trois quotidiens nationaux : El Nacional, El Universal, et Últimas Noticias.
Un certain nombre de zones d’ombre persistent quant aux circonstances précises dans lesquelles ils se sont déroulés, et leur interprétation, aujourd’hui encore, ne fait pas consensus. A travers la perspective adoptée dans cette recherche, celle de l’analyse du discours, j’ai tenté d’apporter sur ces événements un éclairage nouveau, en proposant une approche distincte et complémentaire de celle que peuvent en offrir des disciplines telles que l’histoire ou les sciences politiques.
Ce séminaire est ouvert à tous. Toutefois, afin de l’organiser au mieux, il vous est demandé de vous inscrire à l’adresse geiven.org@gmail.com.
Santé et pauvreté extrême
Tant que j’y suis avec les travaux académiques, je signale que ce 8 avril 2013 à l’Université de Grenoble, Vincent Lapierre a soutenu sa thèse intitulée « L’accès à la santé dans un cadre de pauvreté extrême : le cas de la Colombie et du Venezuela ».
En voici également un court résumé :
Parmi l’ensemble des pays d’Amérique latine, la Colombie et le Venezuela sont deux pays très proches, pour des raisons aussi bien historiques que géographiques et culturelles. Pourtant, les profondes réformes constitutionnelles des deux pays, réalisées au cours des années 1990, s’opposent sur de nombreux plans. Le système de santé, enjeu crucial des deux réformes dans la lutte contre la pauvreté, caractérise cette opposition : inspirée de la réforme du système de santé américain, la réforme colombienne laisse une place centrale aux assureurs privés tandis que la réforme vénézuélienne se veut être, au contraire, le point d’ancrage du « Socialisme du 21ème siècle » et du réengagement de l’État dans le système de santé. Cette thèse analyse ces deux réformes du point de vue de leurs dynamiques institutionnelles et, à l’aide d’un cadre d’analyse original puisant ses sources dans l’économie de la santé, l’économie des institutions, et l’économie du développement, se propose de définir les contours d’une vision institutionnaliste de l’extension de l’accès aux soins dans un cadre très spécifique : celui des « barrios » sud-américains.
En s’appuyant sur une enquête de terrain menée dans deux quartiers pauvres de Caracas et de Bogota et interrogeant deux panels de 500 individus, cette thèse met en évidence les points de fracture fondamentaux séparant les deux modèles mis en place, tant d’un point de vue organisationnel que du point de vue de l’assimilation des règles par les acteurs des deux systèmes : les idéologies se confrontent, dans les deux cas, à des contraintes de réalité, ignorées ou sous-estimées par les corpus théoriques sur lesquels s’appuient chacune des deux réformes constitutionnelles. Ainsi, bien que très différentes dans les principes qui sous-tendent leur ancrage dans la réalité des quartiers pauvres, ces deux architectures institutionnelles ont permis une amélioration sensible des indicateurs de santé, sans pour autant pouvoir résoudre les contradictions profondes auxquelles elles sont soumises.