C’est un lecteur de ce blogue qui m’a mis sur la piste et je l’en remercie (il se reconnaîtra) : plusieurs chanteurs français ont interprété des chansons vénézuéliennes, en particulier des chansons des llanos, une région de très grande richesse musicale.
C’était il y a quelque temps déjà, dans les années 60 et 70 du siècle dernier (ce qui semblera une éternité aux jeunes générations). À l’époque, on ne savait pas d’où provenaient ces airs et ces musiques exotiques. On ne se posait d’ailleurs pas vraiment la question : c’était tout simplement de la « chanson française »! Le concept Musique du monde n’existait pas, celui de mondialisation encore moins.
Il était d’autant plus facile pour certains artistes d’aller piocher çà et là dans les répertoires du monde entier afin de ramener en douce France des chansons aux sonorités venues d’ailleurs. Adaptées au goût français, certaines de celles-ci allaient connaître la gloire des hit-parades dans la catégorie « Chanson française »!
Inconnue du grand public, la musique vénézuélienne a été la source cachée de quelques-uns de ces succès.
Hugues Aufray : pas toujours très éthique
Puisant volontiers dans les musiques traditionnelles d’autres pays, Hugues Aufray a popularisé en France nombre de mélodies basées sur des musiques folk du monde entier. Il interpréta notamment en français (en les édulcorant passablement) plusieurs chansons de Bob Dylan. C’est ainsi qu’en 1965, Hugues Aufray rencontre le succès avec une mélodie particulièrement entraînante, Le Rossignol anglais.
Officiellement, la musique est signée Hugues Aufray et les paroles Pierre Delanoé/Hugues Aufray. Mais il s’agit en fait d’une libre adaptation d’un joropo vénézuélien intitulé Los garceros, dont voici les paroles et une version en espagnol par le chanteur grec George Dalaras (c’est la seule que j’ai trouvée) :
Les auteurs originaux en sont Germán Fleitas Beroes et Juan Vicente Torrealba. Malheureusement, les noms de ceux-ci n’apparaissent nullement sur les disques d’Hugues Aufray, qui continua à interpréter la chanson comme si de rien n’était. Plus tard, il alla même jusqu’à utiliser un cuatro vénézuélien comme instrument rythmique, ainsi que le montre la vidéo suivante :
Quelque temps plus tard, Hugues Aufray remet ça avec un autre de ses succès, L’épervier :
Sur le disque, la chanson est également signée Hugues Aufray/Pierre Delanoé. Mais ici encore, il s’agit d’une chanson vénézuélienne intitulée El Gavilán. La pièce a été composée par un monument de la musique llanera au Venezuela, Ignacio « Indio » Figueredo. En voici les paroles et les accords, ainsi qu’une interprétation en espagnol :
Dans le cas de ces deux chansons, les paroles ont été totalement transformées par Hugues Aufray et Pierre Delanoé. Il ne s’agit pas d’une traduction de l’original. Rien à dire donc de ce point de vue. Mais pour ce qui est de la musique, c’est autre chose.
Doit-on parler de pillage? De plagiat? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas très éthique de s’approprier ainsi des compositions des autres sans les citer. Et ne soulevons pas la question la plus brûlante : les compositeurs originaux ont-il reçu des droits pour ce que l’on appellera pudiquement un « emprunt »?
Marie Laforêt : plus authentique
La seconde vedette de la chanson française qui a trouvé son inspiration dans la musique vénézuélienne n’est autre que Marie Laforêt. Toutefois, contrairement à Hugues Aufray, elle ne fait pas d’adaptation des textes en français, préférant interpréter ces chansons dans leur version espagnole et rester fidèle à leur style original.
C’est le cas de la chanson intitulée María Laya, une autre composition d’Ignacio « Indio » Figueredo, dont voici les paroles et accords. Marie Laforêt l’interprète ici dans l’émission télévisée La chance aux chansons (ce qui explique –mais ne pardonne pas!– le ridicule de la mise en en scène). C’était en 1998 :
Plus émouvant, voici –toujours dans cette émission– sa remarquable interprétation de la tonada El Cabrestero (dont voici les paroles et accords), une très belle composition du chanteur vénézuélien Simón Díaz, l’auteur de Caballo viejo :
Enfin, dans sa série Autour du monde, Marie Laforêt a également interprété un polo, une chanson traditionnelle qui appartient au folklore de l’île de Margarita (dont voici les paroles). Le disque est sorti en juillet 1968 :
À César ce qui est à César
Marie Laforêt se révèle nettement plus authentique dans ses interprétations que Hugues Aufray, qui n’utilise les mélodies étrangères que comme simple faire-valoir, sans se préoccuper de leur origine (qu’il ne dévoile d’ailleurs pas). De plus –et c’est tout à son honneur–, Marie Laforêt attribue les paroles et musiques de ses chansons aux auteurs et compositeurs originaux.
Rendons donc à César ce qui est à César et au Venezuela ce qui est au Venezuela. Les Vénézuéliens en seront reconnaissants et seront fiers de voir ainsi leur musique rencontrer le succès au bout du monde.
Post Scriptum (septembre 2010): Il semble que Hugues Aufray soit très à cheval sur les principes en ce qui concerne les reproductions de ses chansons sur Youtube, puisque celles-ci ont été retirées du site de vidéo pour « infraction aux conditions d’utilisation ». Nous ne pourrons donc pas nous rendre compte par nous-mêmes des emprunts faits aux originaux. Dommage… Serait-ce que mon billet n’était pas du goût de Hugues Aufray et mettait le doigt dans sa plaie?
merci !
Il faut ajouter que Hugues n’a pas fait que piller le folklore vénézuélien ! il a aussi pillé celui d’autres pays (et santiano est aussi un pillage).
Marie Laforêt est émouvante, dans ses interprétations… Il y a quelques traces d’accent « suisse » mais tellement de bonne choses aussi ! Elle remonte dans mon estime en tant qu’interprète ! Bravo à elle
Cher Jean-Luc, je vous trouve on ne peut plus sommaire dans vos jugements…
Tout d’abord, rien ne dit (même si, effectivement, tout porte à le croire), que Hugues Aufray ait eu connaissance des mélodies «empruntées» avant de pondre ses propres chansons. La création est un processus complexe qui n’interdit pas à deux personnes d’avoir parfois des idées qui se ressemblent à s’y méprendre, tant en musique qu’en littérature, de nombreux exemples le prouvent. De là, prétendre «qu’il s’agit de telle chanson vénézuélienne» est plus que tendancieux, dites plutôt qu’il «pourrait s’agir». Le conditionnel est toujours préférable quand on n’est pas au fait d’un élément, et, que je sache, vous n’étiez pas dans la cuisine d’Hugues Aufray le jour où il a été «inspiré»…
D’autre part, même si ces chansons ont bien été «récupérées» du folklore vénézuélien par Aufray, d’où viennent-elles exactement? Telle mélodie des Gipsy Kings provient de la tradition gitane de Camargue, elle-même inspirée de la rumba catalane, issue pour majeure partie du flamenco andalou, lui-même aux origines mauresque, juive et autres… Alors quoi? Folklore vénézuélien? Laissez-moi rire! Est-ce que Germán Fleitas Beroes ou Juan Vicente Torrealba disent de quelle origine ils tirent leurs mélodies? Probablement d’un obscur indien mort et enterré depuis longtemps et dont tout le monde se fiche, y compris les Vénézuéliens… Alors rendez à César, etc. je crois qu’il faut s’abstenir lorsqu’on parle de musique traditionnelle.
Maintenant, si on peut reprocher quelque chose à Hugues Aufray, c’est de n’avoir pas eu la délicatesse de mentionner ses sources, c’est pas très correct, mais c’est fréquent, surtout dans la musique – essayez seulement de trouver sur une pochette de Manu Chao la mention de ses nombreux «emprunts»! Donc Aufray n’est pas très fairplay, sans doute, mais de là à le montrer du doigt comme une bête hideuse de la création française, je crois que vous allez un peu loin.
Ceci étant, je n’ai jamais trop prisé monsieur Aufray, donc je m’en tamponne éperdument le coquillard, c’était juste pour le principe.
Cher Micha,
Il me semble qu’il y a peu de doutes sur l’origine des deux chansons citées de Hugues Aufray. Je ne peux me résoudre à croire que dans sa cuisine Hugues Aufray aurait eu subitement une inspiration qui l’aurait autant rapproché des thèmes originaux. L’usage du cuatro dans une de ses interprétations est au moins un aveu de la conscience qu’il avait de l’origine vénézuélienne de la chanson (ou bien est-ce encore un hasard?). Quant à « L’épervier », on voit mal pourquoi, en plus de la musique qui est identique, le titre choisi est une simple traduction du titre original « El gavilán ». Le hasard toujours?
Par ailleurs, le procès que je fais à Hugues Aufray (et que vous me reprochez), vous le faites aux auteurs vénézuéliens qui auraient peut-être, selon vous, pillé un pauvre indien injustement méconnu (passons sur le fait que la musique llanera trouve son origine dans le fandango espagnol plutôt que dans les musiques amérindiennes).
Faisons la différence, si vous le voulez bien, entre la musique traditionnelle, qui effectivement n’a pas d’auteur connu (c’est le cas du « polo » de Marie Laforêt), et la musique populaire qui, elle, en a. La musique llanera appartient à 90 % à cette seconde catégorie: elle est riche de compositions modernes et contemporaines dont les auteurs sont connus. Germán Fleitas Beroes et Juan Vicente Torrealba font partie de ces artistes réputés pour leur créativité musicale et poétique. Il n’ont pas besoin de piller qui que ce soit pour être originaux. Quant à « El Indio » Figueredo, il serait bien ce pauvre indien dont vous parlez, qui n’a rien reçu en échange de l’utilisation de sa composition. Sauf que lui avait un nom et un prénom et est reconnu comme l’un des grands de la musique llanera.
Micha, il y avait quelqu’un « dans la cuisine de Hugues Aufray le jour où il a été inspiré », puisqu’il a appris « El gavilan », « Los garceros » et d’autres chansons de vénézuéliens qui chantaient dans les mêmes boîtes que lui dans les années 50. C’est là qu’il a appris de Jesús Soto en personne ces chansons, et c’est parce qu’il a prétendu que ces chansons étaient de lui que Soto lui a retiré son amitié. C’est triste, lamentable même, et le problème n’est pas qu’Hugues Aufray n’est pas très fair-play mais qu’il est ou a été, pour les lois tant françaises que vénézuélienne un délinquant… et pour nous un salaud! Quant à Marie Laforêt, elle a été accompagnée par Carlos Guerra un musicien vénézuélien qui faisait partie de Los Incas, et qui est maintenant à Barquisimeto, mais ne vit plus de la musique. A lui de parler d’elle!
Crist1obal Soto
Merci, Cristóbal, les faits sont précis et le message est clair.
Désolé, je suis musicien, je joue les musiques d’Amérique du sud, et connaissant bien les musiques vénézuéliennes, je confirme, qu’à la note près, Hugues Auffray a pompé GRAVE! Alors l’inspiration dans la cuisine OK, mais bon, si un peu du bénéfice de cette créativité avait pu aller à ses véritables auteurs…
De toute façon, par exemple en France, lors des concerts, retransmis, un représentant de la SACEM, qui a l’oreille, veille au grain et notamment dans les boites de jazz savent parfaitement identifier la grille d’accords qui définit un morceau … et pas question de resquiller. Apparemment on a été moins regardant quand il s’agissait des droits de musiciens vénézuéliens…
Tous les morceaux joués doivent être déclarés à la SACEM à l’avance.
Et difficile de prétendre qu’on ignore qui est l’auteur de Caballo Viejo …
Je pense qu’en plus les chanteurs comme Hugues Auffray ont repris les morceaux les plus connus …
Cette inspiration soudaine, c’est un peu l’histoire de cette fiancée du vent …
http://www.youtube.com/watch?v=LacJ_qo_Sdk
Ah oui, j’oubliais, encore une chose: je ne crois pas que l’on puisse affirmer qu’en ces temps lointains «on ne savait pas d’où provenaient ces airs et ces musiques exotiques. On ne se posait d’ailleurs pas vraiment la question : c’était tout simplement de la « chanson française »! Le concept Musique du monde n’existait pas, celui de mondialisation encore moins.» Soit vous avez la mémoire courte, soit vous avez singulièrement manqué de curiosité à l’époque… La harpe des Andes, El Condor pasa, la flûte de Gheorghe Zamfir, le piano de Miguel Angel Estrella, le tango de Piazzola, Atahualpa Yupanqui, Yma Sumac ou Los Jairas, le groupe d’un mien ami trop tôt disparu, Gilbert Favre, qui fut le dédicataire de la célébrissime «Gracias a la vida» de Violetta Parra, sa compagne. Et puis le Champ du monde, cette collection inégalée d’enregistrements uniques au monde qu’aujourd’hui il est bien difficile de trouver sur CD…
Bien-sûr, il n’y avait pas Internet – je sais que vous êtes un fervent adepte de ces nouvelles technologies qui permettent de twitteriser à tour de bras, par exemple pour dénoncer un plagiat –, mais est-ce une raison suffisante pour affirmer que cette connaissance n’existait pas sous nos latitudes à cette époque? C’était certes pour un public averti, et alors? Ne l’est-ce pas toujours autant aujourd’hui? Et d’ailleurs, je me demande… Car à l’époque, des «folkeux» comme Zamfir ou Rebroff étaient de véritables stars qui remplissaient des salles à chaque concert; y parviendraient-ils aujourd’hui? Pas sûr! Le goût du public s’est «worldisé», certes, mais dans un incontestable sens variété. Du pur et dur, aujourd’hui, ne ferait probablement plus recette comme alors, à une époque où, justement, les gens étaient ENCORE avides de découvrir d’autres horizons.
Quoi qu’il en soit, on peut tout au moins être reconnaissants à des gens comme Hugues Aufray et consorts d’avoir amené en Europe quelques unes de ces mélodies, même sans le dire, ce qui aura permis d’élargir les horizons de la plupart d’entre nous. Sans eux, point de Peter Gabriel, point de Putumayo et autres labels estampillés «world music»…
Oui, j’ai connu et écouté tous ces artistes que vous citez. Il n’empêche qu’il n’existait à l’époque aucun casier « Musique du monde » chez les disquaires. Certains étaient de grandes vedettes hétéroclites et populaires (Zamfir, Piazzola, Théodorakis…) ou des chanteurs plutôt discrets réservés aux militants et sympathisants (Yupanqui, Violeta Parra).
Bien sûr il existait Le Chant du Monde (et plus pointu encore Ocora), mais combien discrets étaient leurs disques, sauf dans quelques rares médiathèques spécialisées.
Merci pour ces informations. J’ai entendu cette musique llanera en allant voir des amis en Colombie. Les llanos sont aussi bien colombiens que vénézueliens. Me permettez-vous de parler de l’instrument que je cherchais parmi les accompagnateurs de Hugues Aufray et Marie Laforêt (quelle chanteuse, son interprétation vaut presque celle de Simon Diaz). Il me semble que vous oubliez la harpe llanera, l’instrument indispensable de cette musique. Il y a 10 ans, j’ai entendu parler à la maison de la culture llanera de Bogota d’un français qui se passionnait pour cette musique. J’ai entendu ses disques au Vénézuela aussi. Il faut parler de Pascal COULON qui vit en région parisienne, que l’on peut entendre en concert, tellement peu souvent, mais qui vend aussi des disques;;; voir son site
http://www.musicme.com/Pascal-Coulon
http://audioblog.arteradio.com/AutreRadioAutreCulture/frontUser.do?method=getPost&postId=3008897&blogName=AutreRadioAutreCulture
divergence-fm.org/le-meilleur-de-Pascal-Coulon-et-de
Il donne aussi quelques cours :
http://patrick.boudies.free.fr/index2.htm
Bonne découverte
laure
Merci Laure pour toutes ces précisions. Je n’ai pas oublié la harpe, instrument essentiel de la musique llanera. Je lui ai même consacré un article complet:
https://venezuelatina.com/2008/09/07/la-harpe-instrument-celeste-du-venezuela/
Peut-être pour clore le débat, Hugues Auffray fréquentait, dans ses jeunes années, l’ESCALE (à Paris, dans le quartier latin) comme ses amis où les vénézueliens, le père de Cristobal SOTO… comme les chiliens réfugiés jouaient très régulièrement. Pourrait-il nous dire s’il savait donc de qui était EL GAVILAN, comme son « Rossignol Anglais » …
« El Condor pasa », cette chanson, ou les artistes comme , Atahualpa Yupanqui(argentin), los Machu Combos étaient très connus
Violetta Parra (chilienne), comme Celina Gonzales et Reutillo (cubains), Toto la momposina (colombienne) étaient surtout connus des hispanistes et des voyageurs musiciens
Les vieux (eh oui, j’approche les 50 ans) vous diront qu’il n’y avait en effet pas besoin d’internet. Paris était déjà un centre international dans les années 60 ou 70…même en 1910 ou à l’époque baroque!
Maintenant c’est IRAKERE, Gloria ESTEFAN, Carlos VIVES, Yuri BUENAVENTURA ou Sierra Maestra … Bonne écoute .
Merci Jean-Luc, pour cet excellent récit sur les chansons vénézuéliennes écoutées en France il y a quelques lustres. Je crois que je n’en aurais jamais deviné l’existence si je n’avais écouté la chanson « El Gavilán » à la télé… entièrement traduite en français! C’était sur France 3 dans l’émission de Pascal Brunner. J’ai cru rêver… mais j’ai dû me rendre à l’évidence : la musique de mon terroir m’avait devancé de qui sait combien d’années 🙂
Nous serons ravis de vous rencontrer, le jour où nous passerons à Mérida (un jour peut être…), et de discuter de vos connaissances musicales. Ce genre d’informations manque cruellement et c’est assez dur de trouver des sources d’informations sur la culture vénézuélienne. En attendant nous allons lire avidement tout les articles sur ce sujet!
Merci
N’hésitez pas à venir me rendre visite à Mérida. Je pourrais de mon côté faire un petit tour à Santa Fé…
Il semble que Hugues Aufray soit très à cheval sur les principes en ce qui concerne les reproductions de ses chansons sur Youtube, puisque celles-ci ont été retirées du site de vidéo pour « infraction aux conditions d’utilisation ». Nous ne pourrons donc pas nous rendre compte par nous-mêmes des emprunts faits aux originaux. Dommage…
Serait-ce que mon billet n’était pas du goût de Hugues Aufray et mettait le doigt dans sa plaie?
Pour ceux qui sont abonnés à ce fil et qui sont intéressés par la musique vénézuélienne, celle d’origine, ils ont la possibilité de l’entendre ce vendredi 26 octobre 2012 à Paris : les chanteuses du groupe de Cristóbal Soto donnent un concert :
http://www.maisondemai.org/2012/09/25/duo-papa-y-aji/
accompagnées de Cristóbal à la mandoline, guitare et harpe et de Jean Marie Garnier (tiens, un Français…) au cuatro.
Allez-y, vous ne serez pas déçus !
« El gavilan » fait bien entendu partie du répertoire de Venezuela Cronica : http://www.venezuela-cronica.fr/
C’est vrai que Marie Laforêt cherche à être authentique et e tout cas les musiciens qui l’accompagnent le sont mais je n’en ai pas vu mention sur la vidéo de Youtube ! Je me demande ce que les auditeurs français tirent ou retiennent du folklore vénézuélien après cette prestation ? qui ira écouter Simon Diaz ? ou Soledad Bravo ? ce n’était pas le but.
Mais, pour ma part, ayant découvert enfant la musique chilienne par les Quilapayun en 1973 lors d’un meeting à la Mutualité et Violeta Parra,la musique vénézuélienne bien après, par Simon Diaz ( en CD), et ayant toujours été sensible à l’authenticité des musiques traditionnelles ( et du classique) , il me semble que rien ne vaut l’original.
Pour moi, dans El Cabrestero, il y a un fossé entre Marie Laforêt, et Cecilia Todd ( qui joie d’ailleurs merveilleusement du cuatro ) ou Lilia Vera.
Cecilia Todd est très sévère du reste avec la marchandisation de la musique sous la forme du néofolklore.
Hugues Aufray agit conformément au mode en vigueur dans ce système qui promeut nécessairement ce profil d’interprète. Je ne souhaite pas l’écouter.
Ce système peut nous proposer de l’exotisme, s’il est vendeur.
Ocora est la collection d’ethnomusicologie de Radio France.
Le Chant du Monde avait une vocation plus large mais proposait d’authentiques musiques traditionnelles de très grande qualité que mes parents écoutaient . Cela excluait d’écouter de l’ersatz de musique proposé par le show business. L’un exclut l’autre : l’oreille ne peut pas.
Et puis on peut citer Arion, qui comme le Chant du Monde, publia la nueva cancion chilena .
PS : Sinon , Jean-Luc, alors, ce retour ? on arrive à se réadapter ? on a trouvé où accrocher son hamac ?
Ma parole, c’est aussi le grand retour de Jean-Pierre… Oui, j’ai trouvé où suspendre mon hamac : c’est à Nyons, en Drôme provençale. Perdu là si loin, on est en France, mais pas trop… Les villages des Baronnies, accrochés sur leur piton, et qui se dépeuplent peu à peu, ne sont pas sans me rappeler les villages des Andes (avec quand même un peu d’imagination).
Si je comprends bien tu cherches à repeupler les baronnies ? une colonie vénézuélienne en vue ? un nouvel eldorado pour Vénézuéliens las des vicissitudes de Caracas ?
Le piton me paraît excellent pour y accrocher son hamac avec une vue imprenable (…enfin faut pas être sujet au vertige !)
Avant d’accrocher ton hamac, prends bien garde de vérifier la solution mathématique correspondante, calculer le paramètre afin de ne pas avoir l’arrière-train qui se retrouve au sol …c’est plus savant que ne croient les néophytes.
Ici un lien utile qui ne manquera pas de répondre à tes légitimes inquiétudes :
Cliquer pour accéder à ch_chainette.pdf
Après cette lecture, tu dormiras sur tes oreilles !