
Le Venezuela est dans l’hémisphère nord (il y en a qui en doutent ou ne le savent pas, mais vérifiez). Dans l’hémisphère nord, l’hiver dure du 21 décembre au 20 mars. Nous sommes le 19 janvier. C’est donc le plein hiver au Venezuela!
La logique est implacable.
Et pourtant, détrompez-vous : c’est ici l’été! L’été en hiver! Vous n’y pigez rien? Moi non plus, au début. Puis j’ai compris : ce qu’on appelle ici le verano [l’été], c’est la saison sèche. La saison humide, quant à elle, correspond à l’invierno [hiver]. Or, il se fait que la période sèche s’étend généralement de décembre à avril, soit pendant l’hiver météorologique de l’hémisphère nord. L’été (verano) a donc lieu en hiver. Vous suivez toujours?
L’origine de tout cela, ce sont (une fois encore) les conquistadores et colonisateurs espagnols. Les pauvres ne sachant trop bien où ils se trouvaient (les hémisphères n’avaient aucun sens à l’époque), ils ont fait le parallèle entre saison sèche et verano, entre saison humide et invierno. Comme en plein cœur de la Castille, en quelque sorte.
La confusion est restée. Il n’est pas rare qu’un paysan vous dise, juste avant qu’il pleuve, ¡Llega un invierno fuerte! [littéralement : Un terrible hiver arrive!, à traduire par : Il va tomber des hallebardes!]. Ou encore, lorsque la sécheresse perdure, on vous dira : Qué largo este verano! [Qu’il est long, cet été!]. Et cela peu importe la saison de l’année à laquelle on se trouve.
La photo du haut, prise aujourd’hui à midi, illustre à quoi ressemble un verano, depuis la fenêtre de mon appartement. Vous y voyez un ciel immensément bleu surplombant la Sierra Nevada de Mérida et son pic Bolívar enneigé (4980 m). Voici maintenant le même paysage, toujours depuis ma fenêtre, en invierno (photo prise au mois d’août, soit en plein été de l’hémisphère nord) :

Avouez qu’il y a de quoi être confondu, d’autant plus que, si près de l’Équateur, on perçoit à peine les changements de durée entre le jour et la nuit, selon la période de l’année.
Mais quelle importance peut avoir la saison lorsque, tout au long de l’année, le thermomètre flirte ici (à 1600 mètres d’altitude) avec les 25 degrés le jour et les 18 degrés la nuit? Cela en devient même monotone, à tel point qu’on se prend à rêver (pas trop souvent quand même) d’un vrai hiver!
tu sais quoi tu es mon sauveur… (ouais je sais balancé commen ça, ça surprend…)
En effet, moi qui suis au mexique, j’vais un mal fou a expliquer que nous sommes en hivers mais que c’est la saison sèche…
bref je m’emmelai les pinceaux, maudissant mes amis de me poser des questions aussi prosaique :-))
bref minatenant je vais pouvoir m’endormir plus tranquil durante este caloroso verano !!
PS: ton blog est vraiment sympa, je le li depuis un bout de temps, mais je commente peu (j’avoue c mal!!)
Ah ben ça c’est marrant!
Au Chili, c’est difficile aussi d’expliquer le climat: c’est tellement varié selon les régions!