Etonnant/Insolite/Politiquement incorrect

Rue Hugo Chavez

chavezyloro

Je suis à peine revenu de la froidure canadienne que, déjà, m’arrive un scoop. J’apprends que Bireh, un village du nord du Liban, vient de baptiser une de ses rues « rue Hugo Chávez ». Il l’a fait à la suite de la décision du président vénézuélien d’expulser l’ambassadeur d’Israel à Caracas, en représailles aux crimes israéliens commis dans le territoire palestinien de Gaza. « C’est le moins que l’on puisse faire pour ce grand homme, qui a fait revivre l’espoir dans nos cœurs et pris une revanche en notre nom à l’égard de l’entité sioniste (Israël)», a déclaré le maire de Bireh, Mohamed Wehbe.

Il s’agit d’un geste destiné à « l’honorer et à nous redonner le moral », a-t-il ajouté. Le Venezuela a expulsé, le 6 janvier, l’ambassadeur israélien à Caracas pour protester contre l’agression meurtrière israélienne sur le peuple de Gaza, qualifiée de « génocide » par le président Chavez.

Un portrait géant du président vénézuélien a été installé à l’entrée de cette ville de 17.000 habitants et de grandes banderoles ont été déployées le long de la route menant à Bireh, située à 45 kilomètres au nord de Tripoli, clamant : « la nation a besoin d’hommes comme Chávez » et « Chávez a expulsé l’ambassadeur israélien. Quand ferez-vous de même, dirigeants arabes? ».

Simple anecdote?

Cette petite information de rien du tout pourrait n’apparaître que comme une simple anecdote quelque peu risible. Elle révèle cependant deux choses :

  • Premièrement, que Hugo Chávez n’a pas son pareil pour profiter de situations tendues ou injustes sur la planète pour maintenir son image et gagner en popularité.  Si les mauvais esprits diront qu’il n’est qu’un « pêcheur en eaux troubles », ils reconnaitront au moins qu’il  est un bon pêcheur.
  • Et deuxièmement, que, même si le stratagème ne marche pas pour vous, cela fonctionne très bien pour de grands pans de populations de notre monde qui se sentent lésées ou laissées pour compte. Cela fait beaucoup de monde. Ces gens-là voient en Chávez un leader qui, enfin, ose exprimer tout haut leurs frustrations.

Et l’on pourrait croire que ces personnes souffrant dans la marge et parfois en silence ne se trouvent que dans les pays musulmans, ou encore au fond des bidonvilles sud-américains. Détrompez-vous, j’en ai rencontré plusieurs en plein Montréal : c’était ce jeune gars, québécois pure laine, venu installer ma ligne téléphonique qui comptait Chávez pour un grand leader, ou encore cette petite vendeuse de Walmart, pas arabe pour un sou, qui en apprenant que ma carte de crédit était vénézuélienne, s’est déclarée une admiratrice inconditionnelle de notre cher président.

> Communiqué du Ministère des Affaires Étrangères du Venezuela à propos de l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël, Caracas (6 janvier 2009)

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