Dans l’attente des résultats des élections régionales au Venezuela, parlons de politique. Mais pas de petite politique électorale. Tentons d’élever un tant soit peu le débat avant l’inexorable tombée des chiffres, dans quelques heures, et avant leur analyse et décryptage, dans les jours qui viennent.
En cette journée d’attente électorale, donc, je suis tombé sur un texte bien intéressant : un entretien avec Marc Saint-Upéry, réalisé par Pablo Stefanoni et Ricardo Bajo, pour l’édition bolivienne du Monde Diplomatique. Intitulé La crise, l’Amérique latine et les limites du « socialisme du XXIe siècle », l’article nous offre de quoi réfléchir sur les enjeux du moment, dans le monde et en Amérique latine en particulier. Des enjeux qui ne sont pas particulièrement petits, étant donné les incertitudes qui nous assaillent de toutes parts, la crise aidant.
Paradoxes
Marc Saint-Upéry est un journaliste qui réside en Équateur. Auteur de l’ouvrage Le rêve de Bolìvar : le défi des gauches sud-américaines (La Découverte, 2008) et traducteur de plusieurs livres de Michael Moore, Mike Davis, Amartya Sen, Jeremy Rifkin, Robert Fisk et même des Yes Men, il a une vision globale de la situation du capitalisme et des socialismes en ce début de XXIe siècle. Maniant le paradoxe, il offre un éclairage revigorant sur des personnages aussi divers que Sarah Palin et Hugo Chávez. S’il ne mâche pas ses mots quant aux perspectives du dénommé socialisme du XX!e siècle, il ne tombe pas non plus dans le travers contraire, qui serait de déqualifier purement et simplement les politiques du chavisme.
Au long de cet entretien, Marc Saint-Upéry a le mérite d’avancer des hypothèses et explications globales, qui ne manquent pas de surprendre à l’occasion, comme lorsqu’il se dit convaincu que n’importe quelle mesure socio-économique d’envergure prise par les Chinois aura plus d’impact pour l’avenir de l’ensemble de l’humanité que tout ce peuvent dire ou faire les gouvernements de gauche latino-américains.
Voilà donc de quoi remettre à leur juste place certains mythes latino-américains, et réveiller nos neurones!
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Ne serait-ce que par sa localisation, l’Amérique du Sud ne pourrait avoir dans le meilleur des cas comme impact maximum que celui de l’Australie, c’est-à-dire aucun ou presque. Le seul pays latino-américain potentiellement capable de participer au « jeu mondial » est le Mexique. Mais ce potentiel sera-t-il un jour pleinement exploité ?