De passage à Guaraque, l’un des Pueblos del Sur de l’état de Mérida, je cherchais un endroit où manger. On m’indique le seul restaurant du village (un bien grand mot pour ce dont il s’agissait). L’intérieur en était très simple : un table adossée à un mur et trois chaises en plastique.
Trônant au fond de la pièce, un autel en forme de niche, abritant une pléiade de figures religieuses, dont une collection de vierges. Il n’est pas rare, au Venezuela, de trouver ce genre de construction religieuse dans une maison privée. Les Vénézuéliens –et tout spécialement ceux des Andes– ont en effet la réputation d’être très religieux.
Il serait faux de dire qu’ils ne le sont pas, mais leur religiosité est très particulière : plus superstitieuse que spirituelle, plus extérieure que mystique. Ceci explique ce goût immodéré pour les manifestations visuelles du religieux : les statues, les images, et donc les autels destinés à les recueillir.
N’allez pas croire non plus que seule la religion catholique a droit de cité. Depuis sa « découverte » et son évangélisation, le continent latino-américain a été celui des syncrétismes. Les croyances chrétiennes n’ont pu que se superposer aux croyances indiennes, bien ancrées dans les inconscients. Les rites en tous genres se sont confondus.
Cinq cents ans plus tard, les syncrétismes sont toujours bien vivants dans les têtes, même s’ils ne s’expriment pas toujours au grand jour. Il leur arrive cependant d’émerger parfois à la surface, comme c’est le cas dans certaines manifestations folklorico-religieuses.
Ne vous étonnez donc pas si, au hasard d’un autel comme celui-ci, vous découvrez côte à côte la vierge de Coromoto, la plus vénérée au Venezuela, et María Lionza, princesse indienne qui préside à un culte païen encore bien vivant dans le pays.
Espérons que le pape en soit informé!
Ma femme veut un autel de la sorte chez nous ! je résiste, sans trop y croire !!
Joli article !!
Hola compañero francés….
Je ne connais pas bien les vénézueliens des Andes (je connais plus les « maracuchos », avec lesquels j’ai vécu 3 mois), mais, lors d’un voyage touristique à Merida et au pico del aguila, j’ai été fasciné par cette région… Depuis je ne rêve que de retourner là-bas, c’en est même devenu le sujet de mes tableaux (je fais un peu de peinture).
Encore bravo pour votre blog. Enfin un francais qui aime le Venezuela et son peuple (et pas seulement son pétrole 😉