Ce n’est pas Tintin au Congo, mais S.A.S. à Caracas! Le Venezuela est devenu en quelques années un tel centre d’intérêt au niveau mondial que Malko Linge, le fameux espion international (mieux connu sous le sigle S.A.S., Son Altesse Sérénissime) devait bien finir par atterrir à Caracas.
C’est chose faite depuis quelque temps. Gérard de Villiers, l’inventeur de la noble créature, vient de pondre son nouvel opus, intitulé Que la bête meure. La couverture précise opportunément : La « bête », c’est Hugo Chávez, le Président du Venezuela! Il s’agit d’une enquête de Malko Linge dans les bas-fonds (et les hauts-fonds) de la politique vénézuélienne. Comme d’habitude avec S.A.S., le récit est bien enlevé et ne manque pas de péripéties hautement improbables. Il s’articule autour d’un projet d’assassinat de Hugo Chávez, ourdi par la frange la plus réfractaire de l’opposition. Toute ressemblance avec des personnages réels n’est donc pas seulement fiction et c’est là l’intérêt de la chose. Ceux qui connaissent un brin de politique vénézuélienne, en particulier, se délecteront.
Gérard de Villiers est venu lui-même à Caracas pour se documenter. Sauf quelques erreurs (notamment l’espagnol assez approximatif des réparties, supposées faire couleur locale), le cadre est habilement recréé et l’on ne peut qu’admirer le talent de l’auteur pour aller jusqu’au petit détail significatif. Certains personnages sont particulièrement bien ficelés et, comme toujours chez S.A.S., les scènes érotiques viennent ponctuer et pimenter la narration. En prime, on se délectera de quelques « révélations », vraies ou fausses, sur les relations du président avec les femmes…
Résultat : vous en apprendrez autant et même plus sur le Venezuela en lisant cette littérature de gare qu’en lisant la grande presse européenne ou américaine!