
Devenez mercenaires...
C’est ce 31 août que sort aux États-Unis (et le 5 septembre en Europe) le nouveau jeu vidéo Mercenaries 2 – World in Flames [adaptation française : Mercenaries 2 : L’enfer des favelas], une production de Pandemic Studios pour Electronic Arts.
Cette fois, les vilains mercenaires débarquent au… Venezuela! En effet, là-bas, « un tyran avide de pouvoir utilise les ressources pétrolières du Venezuela pour renverser le gouvernement et transformer le pays en champ de bataille », comme l’annonce d’emblée l’éditeur, qui précise aussi que « le Venezuela est totalement destructible ».
Autant vous dire que Hugo Chávez n’a pas aimé… Il a déclaré haut et fort que ce jeu faisait partie de l’arsenal de propagande qui s’élève contre son gouvernement aux États-Unis et dans le monde. Pire encore, selon lui, ce jeu pourrait préparer les esprits à une invasion réelle du Venezuela par les États-Unis. Les éditeurs de Mercenaries 2 ont répliqué en disant que « ce n’était qu’un fichu jeu vidéo ». Un peu léger…

... et détruisez une ville qui ressemble étrangement à Caracas
Bien sûr, ce n’est qu’un jeu –extrêmement violent, par ailleurs, et dénué de la moindre valeur éthique. Toutefois, sans aller aussi loin que Chávez, qui y voit une collusion entre le gouvernement des États-Unis et l’éditeur, il faut bien reconnaître que Mercenaries 2 n’est pas aussi innocent que cela.
Désireux de mettre du piment et d’ajouter de l’authenticité à leur scénario, les créateurs du jeu se sont inspirés d’une situation politique réelle et l’ont fait en se plaçant résolument, bien entendu, du côté étatsunien. Cela donne pour résultat une vision tronquée et manichéiste de la réalité, dans laquelle les bons et les mauvais sont connus d’avance.
Je n’ai pas joué au jeu, mais je peux parier que les bons en question finissent par triompher grâce à leur intelligence, leurs astuces et leurs multiples vies, tandis que les mauvais, bien qu’extrêmement puissants et très bien armés, font figure de brutes idiotes. Les premiers sont étatsuniens (et assimilés), les seconds sont vénézuéliens.
Telle est la belle image qui sera projetée aux dizaines de milliers d’ados qui joueront ingénument à ce petit jeu « sans importance ». Subtile propagande : ceux qui la fabriquent ne s’en rendent même pas compte!
Vous êtes curieux? Vous voulez voir à quoi ressemble le Venezuela de Mercenaries 2? En voici la bande-annonce. Accrochez-vous bien!
ahahahah, très drôle la présentation. Le mec qui attaque à mains nues un tank ça ça en jette.
Pour le reste, les USA sont une société gravement malade… ça c’est déjà vu un pays entier mis en hp pour paranoïa ?
Le troisième épisode de la série sera pour libérer la Géorgie des méchants ours blancs (ou rouge qui sait) . Là le mercenaire version catcheur sur le retour sautera sur un missile atomique près à s’abattre sur Tbilissi pour en changer la trajectoire (j’imagine déjà la scène avec le gugus en train de bidouiller l’électronique du missile en vol) pour l’envoyer directement sur Moscou.
« Subtile propagande : ceux qui la fabriquent ne s’en rendent même pas compte! »
Mouais, à mon avis ils savent exactement ce qu’ils font. C’est une honte que de tels jeux puissent exister, même si les noms n’avaient rien de commun avec la réalité.
Oui, la propagande est une bien vilaine chose… On séchera nos larmes en réécoutant les dizaines de chansons rendant hommage à Caracas l’exotique:
Les soirs où je suis Caracas
Je Panama, je Partagas
Je suis l’plus beau
Je pars en chasse
Jacques Brel – Knokke-le-Zoute tango
De Shanghaï à Bangkok sur une coque de noix
Sydney à Caracas les jours qui passent sans toi
Georges Moustaki/Barbara/Montand – De Shanghaï à Bangkok
Pour sûr qu’elle était d’Antibes !
C’est plus près que les Caraïbes,
C’est plus près que Caracas.
Boby Lapointe – Framboise !
Il rêvait de New-York, de Caracas ou de Paris
La drôle de vie, près des amis
Nicolas Peyrac – Trinidad
J’étais pas encore plein aux as
Avec six femmes à Caracas
Pierre Perret – Aye, si tu m’avais vu senior
Je déambule dans les palaces
De Bornéo à Caracas
Marie-Paule Belle – L’Aventurière
Avion racé
Caracas, Montevideo, choisissez
Françoise Hardy – Beau boeing belle caravelle
Car de Rio à Caracas
J’ai pas ma place, j’ai pas ma place
Tryo – La misère d’en face
Camarade
J’ai appris qu’ils t’ont donné une ambassade
Quelque part à Caracas ou à Belgrade
Charles Aznavour – Camarade
And then in Caracas, on a jackass,
We’ll take a ride around the block.
Ella Fitzgerald – Let’s Take A Walk Around The Block
Moskau to Manila, Milano to Beijng
Caracas to Capetown and back to Montreal
Dj bobo – Around the world
A la radio des tangos et des solos de maracas
Ah! je suis branché sur Caracas
Que c’est bon, que c’est beau
Que c’est chaud, que c’est bon tout ça
Michel Fugain – Les Sud-américaines
T’as fait des casses à Caracas
T’es pas salace – Végas !
Élisabeth Anaïs – Canaille go with you
Combien combien
C’est combien la vie à Caracas
Enzo enzo – Cinéma cinéma
Oh oh going to caracas
Oh I’m going to caracas
Caracas – The Hollies
On en passe et des meilleures (pas le temps de faire le tour de l’iPod…)
Sinon, on pourra aussi se faire une petite toile…
– Le Fils du français
– Indiana Jones
– Le salaire de la peur
– Un indien dans la ville
– Le Jaguar
– Papillon
– Jurassic Park
– Le Sauvage
Etc. etc. etc.
Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, on s’aperçoit que le Venezuela n’est pas que le terrain de jeu(x) de vilains-pas-beaux qui ne cherchent qu’à nuire à l’image ensoleillée du pays!