On sait qu’il faut se méfier des statistiques. Mais on sait aussi qu’on ne peut pas s’en passer. Google vient justement d’acquérir un outil statistique étonnant répondant au nom de Gapminder. Il permet de visualiser au moyen d’animations l’évolution dans le temps d’indicateurs statistiques par pays et dans le monde.
Jouons un peu et voyons où se trouve le Venezuela par rapport aux autres pays. Voyons aussi son évolution d’année en année de 1975 à 2004. Cliquez ici pour voir ce que cela donne (attendez le chargement complet de la page, puis cliquez sur Play en bas à gauche). En abscisse (X), le revenu par habitant en dollars. En ordonnée (Y), le taux de croissance économique. Suivez le petit point jaune qui représente le Venezuela pour en voir l’évolution. On s’aperçoit par exemple qu’entre 2003 et 2004, le taux de croissance économique du Venezuela est passé de -7,7 % à +18 %, le plus haut taux mondial si on excepte le Tchad, ce qui constitue un cas typique de sortie de crise. De son côté, le revenu par habitant est passé entre ces deux années de 4764 à 5554 $.
Où se situe maintenant le Venezuela parmi les autres pays du globe? Chaque point représente un pays et est d’autant plus grand que sa population est grande. Le Venezuela connaît peu de variation dans le temps, mais reste en deçà de ses chiffres des années 1970 pour ce qui est du revenu par habitant. Globalement, il se maintient au milieu du tableau. Observez en passant la Chine (le plus gros point rouge), dont le revenu par habitant passe de 1975 à 2004 de 595 à 5419 $, avec une croissance annuelle continue se situant autour des 10 %.
On peut continuer à jouer comme cela pendant longtemps, en comparant les pays entre eux ou par continent, ou encore en changeant les variables. Google promet que bientôt on pourra introduire ses propres données et ainsi produire ses propres tableaux. De belles et longues heures de loisirs en perspective.
Mais méfiez-vous tout de même des statistiques : leur qualité dépend de celle des données utilisées (dans le cas de Gapminder, il s’agit des données officielles de l’ONU et du PNUD), et surtout, elles ne mesurent pas le bonheur!