Mitt Romney, dans son désir de gagner les électeurs latinos, et en particulier ceux de Floride, l’un des swing states, a lancé dernièrement sur les ondes ce spot électoral intitulé Chávez pour Obama. La Floride constitue en effet le principal refuge des anticastristes et antichavistes de tous poils. Il n’était donc pas inutile, aux yeux du candidat républicain et de son équipe, de rappeler « qui appuie Obama ».

Parmi ces malheureux qui « appuient » Obama, il y a Mariela Castro, la fille de Raul Castro et nièce de Fidel, et surtout Hugo Chávez, vedette du spot, qui déclarait il y a peu :  « Si j’étais citoyen des États-Unis, je voterais pour Obama ». Rien de bien blessant : des milliards de personnes dans le monde pourraient dire la même chose…

Discours décousu

On ne sait trop pourquoi, le spot accuse ensuite une officine gouvernementale, l’Agence pour la protection environnementale, d’avoir utilisé une photo où apparaît –en toile de fond, précisons-le– une affiche de Che Guevara à l’occasion de la célébration du mois de l’Hispanité ! Le Che !  Ô horreur ! Voilà le péché mortel accompli !

Pour conclure ce discours quelque peu décousu, le spot fait à nouveau appel au président vénézuélien. Revenant à la charge, Hugo Chávez aggrave définitivement son cas lorsqu’il ajoute : « Et si Obama était d’ici, du Barlovento, il voterait pour Chávez ». Le coup de grâce est donné !

Efficace, tout cela ? C’est tellement cousu de fil blanc que cela prêterait plutôt à sourire. À force de chercher la petite bête, Mitt Romney se prête à un jeu douteux qui pourrait bien en définitive le déforcer. Y aura-t-il suffisamment de dupes ? Réponse dans les urnes dans deux jours, avec une attention toute spéciale portée sur le vote latino.