Sont-ce les mannequins en vitrine qui influent sur les femmes ? Ou les femmes qui influent sur les mannequins en vitrine ? Grave question existentielle ! Toujours est-il que depuis quelques années on a pu observer un croissance exponentielle de la taille des seins : de ceux des mannequins, comme le montre maladroitement cette photo prise au travers de la vitre ; et de ceux des femmes, comme je l’expliquais dans un article déjà daté (2007), mais toujours d’actualité, Au pays des seins siliconés.
Une affaire d’État
Le scandale des implants PIP est donc devenu ici pratiquement une affaire d’État dès qu’il a éclaté. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que le gouvernement offre aux femmes PIPées la possibilité de se faire retirer gratuitement les implants dans le service public de santé. Coup de maître que cette réaction rapide et décidée, qui flirtait avec l’acte de propagande !
Il a fallu attendre à peine plus pour qu’une centaine de vénézuéliennes réunies en association annoncent leur intention de se retourner légalement contre la société française Poly Implant Prothèse (PIP) et ses distributeurs au Venezuela. Ce qu’elles exigent, ce n’est pas seulement le retrait de leurs prothèses mammaires, mais encore leur remplacement gratuit. Rien de plus logique : il serait tout de même triste que ces plantureuses poitrines se réduisent du jour au lendemain en peau de chagrin ! La bataille promet d’être rude.
Mine de rien, les prothèses PIP concernent au Venezuela quelque 30.000 femmes. Un record pour un pays qui compte 14 millions de femmes (2,1 pour 1000), à comparer avec le Brésil voisin, où l’on dénombre seulement 25.000 prothèses PIP pour 100 millions de femmes (0,25 pour 1000). Cela veut dire que lorsque vous vous baladez dans les rues du Venezuela, 2 femmes sur 1000 que vous croisez sont porteuses d’implants PIP (sans parler des autres marques). Effarant !
La coqueluche
Un mannequin –d’un autre type– qui ne s’encombre pas de toutes ces basses considérations (car ce ne sont sans doute pas des implants PIP qu’elle a), c’est Diosa Canales, chanteuse, provocatrice et coqueluche actuelle des hommes au Venezuela et bien au-delà. Dans un tweet de début d’année, elle fait part d’un des ses projets pour 2012 : inviter à dîner le candidat qui sortira vainqueur aux élections présidentielles d’octobre au Venezuela.
Et, précise-t-elle, elle viendra nue au rendez-vous ! Il faut dire qu’elle a des arguments de poids, dont on peut supposer qu’ils auront pour effet d’attiser la lutte électorale d’ici au jour du scrutin ! Et ne venez pas me dire que les dés sont PIPés. Jugez-en vous-mêmes :
Pour info, c’est tout pareil en France : 30 000 femmes implantées, décision du gouvernement de retirer gratuitement les implants, constitution d’une association de victimes pour que le remplacement soit aussi pris en charge.