Intéressant tableau dans l’Atlas environnement publié il y a quelque temps par le Monde diplomatique (ci-dessus): il met en évidence le ratio entre réserves et production de pétrole, exprimé en années. En clair, il s’agit du rapport entre les réserves de pétrole estimées en 2006 et la production des pays producteurs cette même année, le résultat indiquant le temps nécessaire pour épuiser les réserves si la production restait la même.
On peut discuter sans fin sur la notion de réserves estimées et sur la portée limitée de ce ratio. La carte n’en indique pas moins des tendances intéressantes. En effet, qu’y voit-on?
- qu’un seul pays a plus de cent années de production assurée, à savoir l’Irak. Demandez-vous après cela pourquoi les États-Unis s’y intéressent autant…
- que seuls quelques pays ont de 60 à 90 ans de production assurée au rythme actuel, à savoir l’Arabie Saoudite, le Koweit, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et l’Iran dans le Golfe, plus la Lybie, le Kazakhstan et… le Venezuela!
- que les grands pays (anciens ou émergents) ont des réserves limitées : la Russie et l’Australie de 21 à 29 ans, les États-Unis, le Canada, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie de 11 à 20 ans
- que plusieurs pays producteurs sont littéralement à la fin de leur réserves (moins de dix ans) : c’est le cas de la Grande-Bretagne, de la Norvège, du Mexique, de l’Argentine…
- que l’Europe et l’Afrique sont, globalement, les enfants pauvres du pétrole. On le savait, mais la carte ci-dessus l’illustre excellemment de façon graphique.
Le pétrole comme joker
Mais revenons-en au Venezuela : il est le seul pays dans les Amériques –du Nord, du Centre ou du Sud– à jouir du privilège de plus de 60 années de réserves. Ne vous étonnez donc pas de voir Hugo Chávez jouer du pétrole comme d’un joker dans ses relations diplomatiques.
Il l’utilise pour se gagner des « amis » (depuis les présidents latino-américains jusqu’aux pauvres du monde, y compris ceux du Bronx!) ou encore pour faire de grandes propositions visant à l’intégration régionale, voire à la solution de problèmes mondiaux. La dernière en date, il y a quelques jours à peine, était la création d’un fonds spécial agricole destiné à financer la production d’aliments dans la région, afin de faire face à la crise alimentaire mondiale.
Avec les 60 à 90 années de production assurée du Venezuela, avec un prix du baril dont on annonce déjà qu’il pourrait d’atteindre les 200 dollars dans les six à vingt-quatre prochains mois, la diplomatie du pétrole a encore de belles perspectives.
Il est vrai que beaucoup de Vénézuéliens (et pas seulement ceux de l’opposition) n’apprécient guère cette diplomatie du pétrole qui consiste à investir dans de grands projets internationaux alors que des problèmes de base, comme la pauvreté, la sécurité, l’approvisionnement, sont loin d’être résolus dans le pays même.
Hugo Chávez, lui, sait pertinemment que l’arme diplomatique du pétrole a aussi des avantages. Elle lui assure des soutiens politiques et économiques (parfois opportunistes, il faut le dire, mais pas toujours). Et surtout, elle crée de lui une image positive dans certains milieux internationaux, jusqu’à en faire une sorte de leader régional ou mondial. Ce n’est pas rien. Sans compter que certaines de ses initiatives, telle la création d’un fonds monétaire latino-américain, sont réellement positives en terme d’intégration régionale.
Et cela pour le prix de quelques centaines de milliers de barils de pétrole… Reconnaissons-le : ce n’est pas très cher payé…
avons nous des alternative correct en vue, et peuvent t elle etre mise en place dans les 10ans avenir ?
On a trouvé récemment de grand gisements de pétrole au Groenland il me semble, la fin ne serait donc pas pour tout de suite. Mais c’est pas plus mal qu’on en parle, ça pousse les mentalités et les entreprises à anticiper cet age après-pétrole.
De là à pouvoir exploiter le pétrole du Groenland, il y a plus qu’un pas… non seulement technologique mais encore environnemental.
Je voudrais savoir (c’est pour un exposé) qu’en y aura t il plus de pétrole s’il vous plait ?
Dur à répondre, cela dépend de nombreux facteurs, dont certains sont encore inconnus… Il y a des estimations faites çà et là, mais rien de vraiment concluant.